Quand l’anxiété est-elle bénéfique ou nuisible ?

Quand l'anxiété est-elle bénéfique ou nuisible ?

L’anxiété est bénéfique lorsqu’elle est en réaction à une menace réelle et immédiate ou lorsqu’elle nous pousse à améliorer nos performances. Une bonne dose d’anxiété nous aide non seulement à éviter le danger, mais nous incite également à assumer des risques calculés et à atteindre nos objectifs. Par exemple, l’anxiété nous rend vigilants lorsque nous traversons la rue, nous incitant à regarder des deux côtés avant de quitter le trottoir. Elle peut également nous motiver à étudier pour un examen, nous pousser à nous préparer pour un récital de piano ou à nous entraîner avant de parler devant un auditoire.

Cependant, l’anxiété peut être nuisible si elle nous empêche d’atteindre nos objectifs personnels, de vivre des expériences nouvelles ou enrichissantes ou encore de participer pleinement à des activités d’apprentissage. Dans ce cas, le degré d’anxiété que nous ressentons peut être disproportionné par rapport à la menace, la menace peut ne pas être bien définie, ou nous pouvons être préoccupés par la perspective d’une menace.

Voici quelques exemples de situations dans lesquelles l’anxiété des élèves est nuisible :

  • éviter d’aller à l’école par peur d’être séparé d’une personne aimée ou par crainte de ne pas pouvoir trouver sa place parmi ses camarades
  • ne pas commencer un travail de peur de faire une erreur ou de fournir un produit final imparfait
  • ne pas pouvoir se concentrer en classe en raison de la persistance de pensées angoissantes

Dans ces exemples, le système d’alarme interne de l’élève envoie un signal de menace possible, ce qui augmente le niveau d’anxiété.

Le système d’alarme de certaines personnes peut se déclencher même s’il n’y a pas de danger immédiat ou si le niveau de danger est faible. Comme un détecteur de fumée trop sensible qui se déclenche à chaque utilisation du grille-pain, ce type d’anxiété persistante peut entraver notre capacité à comprendre quand une menace est réelle et comment y faire face de manière adéquate.

L’un des messages les plus importants concernant l’anxiété consiste à savoir que, même si elle peut être inconfortable, attendre de se sentir complètement calme et confiant avant d’agir peut signifier passer à côté d’expériences essentielles. Parfois, nous devons agir sans être sûrs du résultat. Nous devons apprendre à vivre avec une certaine marge d’incertitude de façon à avoir une vie significative et satisfaisante. Savoir que nous pouvons nous sentir anxieux et continuer malgré tout à faire face aux situations de la vie est un élément essentiel à notre adaptation.

S’attendre à se sentir parfois anxieux, reconnaître l’anxiété lorsqu’elle se manifeste et connaître certaines stratégies pour mieux faire face aux symptômes peut empêcher l’anxiété de devenir trop envahissante. Les stratégies enseignées dans les leçons du programme AISE aident les élèves à reconnaître et à gérer l’anxiété de tous les jours de façon à pouvoir participer plus pleinement à des activités amusantes et importantes, et ce, même s’ils se sentent anxieux.

L’hypervigilance est épuisante

Les élèves qui ressentent un niveau d’anxiété élevé, en particulier s’il est associé à une expérience traumatisante, peuvent avoir du mal à faire la distinction entre les menaces réelles et les menaces perçues, ou peuvent se sentir plus facilement en danger que leurs camarades. Ils peuvent passer leurs journées dans un état de vigilance constant, toujours à l’affût de la prochaine menace.

Cette hypervigilance peut être physiquement et mentalement épuisante, affectant leur concentration, leur mémoire et leurs performances dans d’autres domaines. Ces élèves peuvent se décharger de leur tension et de leur détresse accumulées en s’attaquant aux autres sans qu’aucune provocation ne soit perceptible. Ils peuvent aussi se défouler sur un parent ou la personne qui s’occupe d’eux une fois à la maison après avoir “tenu bon” toute la journée.